Goa... les révélations
...Car il faut que je vous révèle une chose... : notre voyage en Inde fut une bénédiction.
Nous étions venus jusqu'ici pour nous... renouveler de l'intérieur. Nous ne le savions pas, nous avions une raison suffisamment éclairante - nos amis se marient, nous sommes là pour nos amis - mais en vérité, la lumière devait se faire encore plus profonde.
Petit noeud de la révélation : dans l' "Old Goa" que nous avons visité le lendemain, il y a la dépouille intacte du Saint Patron de Mari-trésor (vous qui rêviez de connaître enfin son prénom, faîtes votre enquête ;-) ). Dépouille intacte, ça veut dire que depuis le XVIème siècle, ce cher homme n'a pas voulu quitter complètement la terre, il a préféré manifester la grâce de Dieu en restant un peu là (ses os sont là, son corps est là, même si sa chair n'est plus tout à fait rose - eurk - le tout ayant tout de même résisté aux brûlures de la chaux !!! = le traitement que l'on faisait à l'époque pour griller les morts, quand ils risquaient d'empester trop, en attente d'être en terre. Il a résisté aux siècles, aussi).
Ainsi, quand nous sommes arrivés au pied de ça
l'émotion n'a pas peiné à nous envahir, l'un comme l'autre, malgré les caquètements des personnes alentours. Il était donc là, répandant sa présence tactile près de nous, nous étions venus jusqu'à lui,... il était là.
Quand un saint meurt, si on croit qu'il ressuscite, on croit qu'il est au Ciel. On sait pas trop comment ça se bidouille, ce truc, mais on se dit pas forcément qu'en allant ici où bien là, on va lui rendre visite ; ...on se dit que n'importe où, finalement, on peut être en sa présence (à peu de choses près).
Mais quand un saint préfère rester là dans son corps, ce qui est un miracle... on sent que sa présence est d'autant plus présente, qu'on vient lui rendre une visite... ce genre de visites ne sont pas dénuées de grâces.....
Amen. Alléluia.
Hum euh oui - hrin hrin donc je disais, voilà, nous sommes allés à Goa. Ensuite nous sommes retournés à Mumbai, la ville immense, la ville intense, le grouillement de toutes les sortes d'humanités...
Ah ! autre chose que je ne vous ai pas dit ! Quand nous étions à Old Goa, nous sommes aussi passés par le marché. Or, une personne nous a demandé comment Tichapz s'appelait. Puis nous sommes allés faire un autre petit tour, visiter par ci
et par là,
puis nous sommes revenus sur nos pas car c'est là que se prenait le bus, et là, effarement : plusieurs personnes nous suivaient, appelant Tichapz par son prénom et nous disant les trois mots de français qu'ils connaissaient... Impressionnant !! Excellent. J'ai trouvé ça génial. En Inde, vous dîtes à UNE personne qui vous êtes, la seconde d'après, tout le monde vous en parle, et vous tchatche, et vous connaît.
Nous en avions rediscutté avec mon amie, et elle me disait en substance : c'est ça ! on ne sait pas comment ils font, on a l'impression qu'ils ne se parlent jamais, mais ils se disent tout ! Un indien peut rentrer dans une pièce et dire : "elle y est allée, aujourd'hui" et tout le monde sait qui est "elle", où est "y", et toutes les implications de ce que ça veut dire, "aujourd'hui", alors qu'il existerait pour nous des milliards de "elles" et de "y" possibles !
Sans compter qu'on n'a pas l'ombre du reflet d'un soupçon de tout ce qui est impliqué, dans le reste de cette - si brève - phrase.