Un petit saut à Goa... (3)
(C'était elle la femme enceinte en saree rouge, j'ai oublié de vous la mettre ;
...ce sont elles, nos soeurs. Elles sont si belles, non ?
Ah sinon, vous avez vu, cette terre rouge ?? ;-) )
Alors, quand nous sommes retournés à Panjim - la capitale de Goa. Goa n'est pas une ville comme on se l'imagine : c'est un assortiment de routes plus ou moins longues, qui relient entre eux des villages plus ou moins grands, chacun dans leur style, leur personnalité propre, mais semblables aussi... c'est la même ambiance qui flotte dans l'air.
(...enfin nous n'avons pas tout vu !!!)
Quand nous sommes rentrés à Panjim donc, d'où partent tous les bus (et où ils vont tous), nous avons trouvé une place sympathique pour déjeuner, sur une terrasse face à la mer.
Puis nous voulûmes aller voir de plus près ce qui était là-haut :
Mais lorsque nous y sommes montés, la pluie s'est mise à tomber très fort, et il se trouve que notre malheureux parapluie était en piteux état ! Alors, de la balustrade de cette belle maison que vous apercevez, un homme nous a fait signe d'entrer, venir nous mettre à l'abris.
Nous avons gravi les marches... pour aller vivre alors un nouveau moment magique, si tendre, et doux...
La maison était complètement délabrée, en ruine. ça ne se voit pas d'ici, hein ? L'intérieur accumulait la poussière et les pierres désarticulées, sans vie. L'homme nous a rejoint par un passage tout au fond (car la balustrade est, comme vous le voyez, sur le côté gauche de la maison, tandis que son entrée est sur la droite (nous ne la voyons pas sur la photo. Et bien non, il n'y a pas d'autres photos. J'vous avais déjà dit que c'était aux meilleurs moments qu'on ne prenait pas de photos - euh pas toujours toujours, heureusement ;-)).
Il portait dans ses bras son fils, qui avait peut-être quatre ans. Tous deux un visage éclatant, un sourire rayonnant, une lumière douce et joyeuse... Ils ne parlaient pas l'anglais.
Mari-trésor m'a médusée : en hindi, il explique qu'il s'appelle .. et demande à l'homme, à l'enfant quels sont leurs prénoms. J'en suis restée scotchée (quel homme), il avait retenu les leçons de la belle-soeur de P. (chose dont j'ai été parfaitement incapable ; je voudrais bien pourtant). Voilà qu'elles faisaient usage... un usage merveilleux. Par quelques mots nous avions pu entrer en "communication", le reste s'est fait à bribes de gestes, regards, et toujours cet-impossible-de-cesser-sourire... Oh, Dieu, comme c'était doux. Cher instant magique. Puis la pluie s'est calmée, le reste du monde nous appelait au dehors... Soudainement Mari-trésor bafouille un "Thank you" et glisse un billet dans la main de l'homme, et nous nous esquivons. Qu'avait-il donc fait là ? 8-O ??
J'ai eu peur que cet acte blesse l'homme... Etait-il là pour mendier ?
Ce geste fut si incompréhensible, Mari-trésor l'a-t-il vraiment compris lui-même. Pour-quoi donc, voulait-il remercier cet homme ? oh oui sans doute, il le sait finalement... mais il n'y a là rien de rationnel.
Simplement, nous venions de vivre un moment de lumière.
Dommage que notre gratitude n'ait pu se traduire que par un vulgaire billet d'argent...
Sous notre parapluie bringue-balant (et sous une pluie plus fine), nous avons fini de visiter Panjim, acheté une vraie chemise indienne pour Mari-trésor (LA chemise indienne que je voulais lui offrir), et aussi... vécu un autre moment magique, mais il était carrément d'ordre divin celui-là, ça s'est passé là :
(Basilique de l'Immaculée Conception, Panjim)
A croire qu'il y a toujours un truc qu'il faut gravir, avant... ;-)