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* OraCo-T *
23 novembre 2008

Automne fichu et beau

Je dois m'y faire : j'adore l'automne et ses couleurs, ses feuilles mortes, sa force en symbole (les feuilles se meurent pour venir nourrir la terre...) et en même temps, je m'y sens toujours un peu ruinée, lasse de moi-même. Santé pas au top, je suis une madame-tousse-et-bouffe (et pas que du cru ni même simplement du sain enfin, z'avez pas besoin de tabletteeau

tablettes

Ce qui n'améliore certainement pas les choses...

Mais enfin, si je cherche le fond des choses, cette période toujours un peu *bof géant* s'accompagne d'un (ou plusieurs) petiboutondor qui surgit là comme ça, au milieu du néant ou de la boue.

boutondor

Et je dois bien dire, cette année, les petiboutons d'or sont nombreux et doux. La route se répète en boucle (je viens de taguer une bonne partie des écrits de ce blog, fiou, ça fait du bien un peu de relecture de temps en temps...) ; je suis une vache ruminante. La route se répète en boucle et j'ai à revivre assez régulièrement les choses que j'ai déjà comprises un jour... Comme on oublie vite.

La route se répète en boucle et sans doute, finalement, chaque automne a ses raisons, chaque hiver aussi et chaque printemps... Quand je pense que mes deux enfants sont nés le même jour c'est tout de même, assez étonnant ! Je revis chaque période des premiers mois de mon fils, maintenant avec ma fille.

La route se répète en boucle mais aussi les choses changent. La Princesse est une fille et, même si la naissance du Tichapz avait révélé des choses étonnantes sur ma nature de femme, la sienne et toute sa présence aujourd'hui est une exaltation nouvelle, incomparable... Je me découvre baignée de féminité, dans une force étonnament fragile et une vulnérabilité puissante comme on ne peut le soupçonner... Je découvre peu à peu ce mariage des deux, j'apprends progressivement à le dompter (et ce n'est pas chose aisée que d'être forte et faible à la fois). J'apprends mon autonomie profonde tout autant que ma dépendance incroyable vis-à-vis de celui qui me domine... La division entre ces deux aspect de moi tend à trouver son union mais je ne sais encore exactement comment.

D'abord j'ai accouché de ma fille comme une reine, et nous étions deux reines dans cette histoire, c'était une histoire de force de femmes et je savais que cela se passerait entre nous. Que Mari-trésor n'y trouverait peut-être pas sa place. D'ailleurs le contexte entre nous était tel qu'il était mon meilleur ennemi... Ah comme je comprends maintenant ce que veut dire "aimez vos ennemis". Parfois l'ennemi est dans celui qu'on aime aussi... Il a donc fallu que je batisse ma force, seule. Du moins, aidée seulement d'autres femmes. L'homme ne pouvait me rejoindre, non, ce n'était possible en aucune manière et j'ai décidé d'être forte tout de même...

Puis la Princesse a eu trois mois et dans ces alentours il s'est passé une chose étrange, douce et douloureuse. Douloureuse parce que c'est étonnant d'aimer à ce point son meilleur ennemi, d'en être malade, malade à en mourir... au point d'enchaîner grippe sur grippe et autres vulnérabilités. Ah que le corps et l'âme sont liés ! Etrange donc vraiment pour moi, d'expérimenter tout à coup, après avoir été si forte et si indépendante, la profonde soumission de ma nature de femme à la nature d'homme de mon meilleur ennemi, j'ai nommé Mari-trésor ici (pas loin) présent.

Domination donc, soumission, quels horribles mots en ce pays et ce siècle où la femme a enfin pu conquérir tous ses droits. Ben oui, mais je dois bien me rendre à l'évidence... et je n'ai pas fini d'essayer de creuser, de comprendre cela. Pour la première fois de ma vie je me suis sentie amoureuse à en mourir - je veux dire, à en mourir vraiment, pas seulement au sens du rêve adolescent ni même à cause d'un romantisme profond. Le romantisme aide profondément, pour moi, et j'ai besoin de beau. Mais il s'est passé là quelque chose qui fit que tout avant n'était que poussière, fumée... ça a pu se produire parce que Mari-trésor le temps d'un instant s'est transformé en force dans le don, et moi le temps d'un instant je me suis transformée en abandon dans le don. Un don parfaitement dépossédé, plus que total, portes immensément ouvertes et incapables de tout retour sur elles-mêmes - corps, coeur et âme.

Domination ? Parce que j'éprouve tant le besoin de cette force avec laquelle il donne...
Soumission ? Parce que l'intarrissable soif de mon coeur corps et âme ne trouve pas de repos complet si je ne suis pas entièrement à la merci de ce don qu'il me fait... parce que c'est cette dépossession offerte de plein coeur (corps et âme) qui, en moi, se fait don.

Et voilà que je comprends, sans le comprendre, que ces termes scandaleux que le féminisme a raison de combattre dans ses aspects défectueux que l'on rencontre trop souvent, prennent, dans ce que me révèle cette expérience, un sens plus véritable : tout cela n'est qu'amour, pur et véritable amour...

*   *   *

Au quotidien nous ne sommes pas excellents toujours l'un et l'autre, dans ces façons là de nous donner. Mais aujourd'hui je la connais un peu plus profondément, la route...

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Commentaires
R
je t 'ai lu ici et la bas... mais j'arrive pas bien à compendre le fait que ce don et cet abandon mène à un sentiment de soumission...<br /> surement parceque je n'ai pas connu ce qui t'es arrivé... mais bon à te lire, ça n'a pas l'air désagréable, bien au contraire donc tant mieux !
S
Ohhhhh, comme j'envie tout ça ... C'est si pur, si terrible, si dévastateur et fondateur à la fois ...<br /> Je t'embrasse et te donne bien modestement un petit bout de mon coeur.
V
Ca fait du bien de te lire ma chère amie!!
* OraCo-T *
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