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* OraCo-T *
11 novembre 2006

Continuum et couple (II)

(Ne lire que si déjà parcouru un peu chapitre I)

Soif de creuser. ... Réfléchir et comprendre. Être connecté au très-intérieur-très-profond-à-vivre, qui ne se sépare pas de quelques mots qui sachent le dire, un tout petit peu... (enfin chez moi ça fonctionne comme ça. Pour arriver à me souvenir, après.)

Quand je suis retournée près de Tichapz tout à l'heure (Appel à tétée. Cette nuit encore je veille et je prends mon temps de femme qui souffle sur le temps de dormir auprès de ceux que j'aime...) je me suis dit ceci : non, ce n'est pas tant la responsabilité de Mari-trésor si je me déconnecte de mon bébé : c'est moi. C'est moi qui, sous prétexte que Mari-trésor est là (= je peux me reposer sur lui) (me décharger ?), vide les soupapes d'attention qui sont branchées sur Tichapz. Pour faire ce que je veux (= ce qui me passe par la tête ou par l'envie de faire).

Tandis que lorsque je fus seule avec Tichapz ces trois jours, il n'y avait que moi, de toutes façons : donc a priori, je me suis connectée le mieux du monde à lui. ça s'est formidablement passé. Je parlais à Tichapz. C'était pas une discussion entre nous (les parents, les "adultes" - nouS ??) pour savoir s'il demande ci ou a besoin de ça, non : c'était un dialogue, une vie entre le concerné et moi (l'autre nous).

nous

Intéressant... Ceci est un point à comprendre (et reprendre).

L'autre, c'est concernant ces divergences d'interprétation...

Mari-trésor fonctionne comme ça : il suggère des choses comme il se les représente a priori dans sa tête, ça ne veut pas (toujours) dire qu'il impose. Ou qu'il ne changera pas d'avis. Mais il le dit avec tellement d'affirmation (c'est un homme) que ça semble être de toute éternité (et de tout futur aussi). Alors soit je me braque pour ne pas en démordre (moi non plus), soit je tâche de faire confiance (lui donner sa place) ...et je "plante" mon instinct et ma connexion (quand bien-même cet instinct-connexion tomberait finalement d'accord avec lui !).

Les hommes de nos couples ont-ils à intervenir dans le senti qu'il faut avoir des enfants (oui), des tous petits bébés (moins évident déjà, si l'on en croit le fameux "instinct maternel"... mais quand-même) ?

Oui donc, dit la modernité (le monde actuel) (enfin, de chez nous). Oui dis-je aussi... Un enfant naît d'un père et d'une mère. Reste à savoir comment ce oui, puisqu'il ne peut pas s'agir d'un conflit de plaisantins gentils pour déterminer qui a raison. Nous entrons là dans le vif vif du sujet : comment vivre le continuum, quand on est un couple de nos sociétés occidentales (heureux de l'être) ? Oui parce que, le "continuum" si j'ai bien compris, c'est de porter sans cesse son jeune enfant, physiquement et psychiquement.

Ce principe est vécu au sein d'une réalité structurelle des sociétés plus "naturelles", qui est : la tribu. Partout dans le monde non-occidental, les enfants sont portés physiquement et participent à toute la vie des adultes ; cela en fait - selon ce principe - des personnes psychiquement bien mieux construites que nos tripotées de dépressifs occidentaux. Et si l'une des mamans est fatiguée, pas grave ! Y en a toujours une autre pour prendre le relais. Et les enfants sont à tout le monde. Et des tas d'autres choses simples que nous, désormais (ah, les acquis de la modernité...) nous ignorons. (à étudier)

Or papa-maman-livrés-seuls-au-monde pour fonder une famille occidentale solide ont bien du mal à compenser l'absence de tribu.... Concrètement, cela se représente ainsi : si maman veut souffler, c'est papa qui doit "s'y coller". Y a pas d'autre alternative. Et papa rentre du boulot le soir, ... ça lui arrive d'avoir envie de souffler, lui aussi, PILE à ce moment-là... ... ...

Alors ?

Le suspens reste entier, la réflexion se poursuivra... prochain épisode.

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Commentaires
P
C'est un peu là tout l'enjeu de ma réflexion quand j'ai commencé à la démarrer (avec aussi le pb du "être à deux" en premièrement, on pourrait dire en deuxièmement : le couple humain suffit-il à la bonne réalisation du continuum). Certains en France choisissent un communautarisme à l'extrême dans ce type "reconstitution d'une tribu" où l'enfant puisse trouver l'environnement bienveillant qui lui convient (à voir pour ces pistes : les praticants du "unschooling", les personnes qui vivent en village près de leurs proches, etc). <br /> Toute une philosophie type "nature" avec un tas d'autres choix de vie... et tout un taas de réflexions à mener pour les néophytes que nous sommes !! A SUIVRE DONC HI HI HI HI
P
Je viens juste de trouver un article encore inédit de quelqu'un de connu là-bas aux states (enfin je crois) qui commente cette histoire de child-centered or not.<br /> Il explique qu'il faut bien faire attention à la manière dont on comprend la recommandation de Jean Liedloff, dans le sens où notre "continuum" en occident NE PEUT être le même que dans les peuplades de là-bas : car notre sens "trippal", pourrait-on dire, est perdu tandis que chez eux il VA DE SOI.<br /> C'est-à-dire que pour nous, il ne va pas forcément de soi de saisir les besoins de nos bébés au moment où ils les manifestent (dans le registre "trippal"). Il ne faut donc pas verer dans le penchant inverse "c'est moi qui contrôle parce que je sais ce dont tu as besoin, mieux que toi" par exemple. A ce sujet, je cite cet article : "Lorsque votre coeur vous dit que votre enfant a besoin d'une attention directe, faites-lui confiance." C'est important encore d'être à l'écoute de ce qu'on ressent.<br /> Par rapport au sentiment de sécurité de l'enfant qui serait déstabilisé si on lui demandait à tout bout de champ ce qu'il veut, une autre citation :<br /> "ne pas « tout savoir » mais demeurer confiants." On n'a pas connaissance infuse de ses besoins, on peut donc lui montrer aussi qu'on cherche à saisir ce qu'il demande, mais en étant sûr aussi de notre capacité à y répondre (un jour ou l'autre... d'une manière ou d'un autre... ou...) (à méditer)
G
En y repensant encore et encore je suis prise d'une tristesse... Cela me parait impossible à vivre dans notre société occidentale post-moderne ! Maintenant il y a par ci par là des initiatives pour recréer plus de communauté, en repensant différemment l'architecture urbaine, mais celle de la plupart de nos immeubles, qu'ils soient haussmaniens ou des années 80, rend quasi impossible cette proximité nécessaire auX familleS dans le continuum...<br /> Je vois que je suis trop seule dans la journée pour ne pas finalement être "child-centered"... Dans Paris, il y a plein d'associations qui font qu'on n'est plus seul(e)... Mais ce n'est pas pareil, ce n'est pas "naturel", il faut y aller, les personnes ne sont pas des "proches", on les voit peut-être une fois par semaine, et c'est encore chacun(e) qui vient avec son bébé et qui se le porte toujours (alors qu'elle a le dos qui craque...). Cela n'est pas de la vie quotidienne spontanée...<br /> Help...
G
Bon, j'ai essayé de déchiffrer encore un peu d'angliche... L'article "Who's in control ?" (http://www.continuum-concept.org/reading/whosInControl.html).<br /> <br /> Elle montre les méfaits d'être "child-centered". Etre en contact constant veut pas dire faire tout le temps attention qu'à l'enfant. Elle écrit que l'enfant a besoin d'évoluer au milieu des adultes pour apprendre la vraie vie sociale et de voir la personne qui prend soin de lui et le porte, affirmée, sûre d'elle. Et que s'arrêter d'avoir des occupations d'adultes pour chercher à comprendre ce dont a besoin petit ange, ça fait un court-circuit : il a justement besoin de nous observer vaquer à nos occupations d'adultes !<br /> Je trouve ça lumineux. Je vois que je commençais, maintenant que Marie d'Amour gazouille de plus en plus, à pencher du mauvais côté. <br /> Elle dit que d'être "child-centered" c'est ça qui fait des enfants odieux parce qu'en fait ils se mettent à tester nos limites, non par perversité, mais parce qu'ils cherchent "l'endroit" où nous sommes sûrs, fermes, stables. Et nous nous laissons déstabiliser en cherchant pourquoi ils se mettent en colère, et nous partons en dialogues infinis avec l'enfant... Alors qu'il a besoin simplement d'apprendre, depuis son perchoir dans notre dos, comment on fait la vaisselle, comment on aide la voisine, comment on plante un arbre, comment on dit bonjour quand on rencontre qqun...<br /> <br /> Bon, ça résoud pas le problème de l'intimité du couple dans nos inndividouhôlz apparts où si la grand-mère par exemple est là pour porter bb un peu, ze couple se sent peut-être pas en toute liberté pour câliner (on entend tout dans ces inndividouhôlz apparts)... <br /> <br /> Merci de susciter ces échanges et réflexions et... conversions !
G
Merci pour ces réponses à mon "quid est ?".<br /> Il faut que je t'avoue qu'hier Marie d'Amour a dormi presque 4 heures ds mes bras après la tétée, et que donc j'ai passé bcp de temps sur le net et que j'ai fini par aller voir ton lien vers "continuum" et, faisant de douloureux efforts cérébraux, essayé de comprendre qqch...<br /> Ce que j'ai cru comprendre aussi en plus de ce que tu écris ci-dessus, c'est un lien avec l'évolution. J'ai compris qu'elle pense que l'évolution ne nous a pas préparé à un début de vie distant des adultes, avec peu de contact physique. Que là où nous en sommes ds l'évolution ça commande un maternage avec contact humain constant.<br /> J'ai aussi compris que c'était la mère de façon privilégiée, mais que l'important c'est que ce soit qqun (de proche) et pas un objet (lit, doudou, poussette...).<br /> D'où tout l'avantage des sociétés tribales, où il y a assez de proches vraiment proches pour prendre le relais de la mère quand y a besoin.<br /> <br /> Hier grosse discussion avec Mari d'Amour suite à tout ça :<br /> Nous avons besoin de nous retrouver ds notre intimité !!! (ça commence à être très dur...). Et soit pour ça nous laissons bébé2mois sans contact humain direct puisqu'y a personne d'autre à la maison, soit on renonce encore à notre intimité. Y a forcément une partie qui prend sur elle. Mari d'Amour disait : oui, mais elle sait qu'on l'aime, c'est pas parce qu'elle est seule dans la chambre pendant que nous câlinons dans le salon qu'elle va se sentir rejetée... Oui je lui dis. Mais l'enjeu est plus que "ne pas se sentir rejetée". C'est lui donner ce dont elle a besoin.<br /> En l'occurence, peut-être, contact humain permanent pendant les premières années.<br /> Mais dans nôt société dans inndividouhôlz apparts, c'est un gros dilemne immpossibeul à résoudre (?) !
* OraCo-T *
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